Que ressent un aspie en situation de stress ?

Que ressent un aspie en situation de stress ? Ce soir alors que je répondais au message d’une amie se questionnant fortement sur le syndrome d’Asperger, j’ai relu un billet que j’avais écrit en 2010 sur mon blog Les Tribulations d’un Petit Zèbre.

Je l’avais intitulé “J’ai souvent du mal avec les gens” 🙄

Je me savais déjà THQI à cette époque, mais j’étais encore sur liste d’attente concernant la suspicion de SA (sans imaginer d’ailleurs que l’attente serait encore très longue… 3 ans au total) ❓

J’avais hésité à mettre en ligne ce texte, craignant d’être incomprise, de ne pas réussir à faire passer tous ces sentiments oppressants & sans doute difficiles à appréhender pour qui ne vit pas avec les mêmes difficultés. Mais j’avais fait le choix de l’écrire, & surtout de le publier.

Aujourd’hui j’en suis heureuse :)
Heureuse d’avoir pu m’y replonger (pour la première fois depuis plus de 3 ans), en en ayant une lecture évidemment différente. Désormais bien plus connaisseuse du SA & comme de moi-même, les circonstances & le déroulement de cette crise m’apparaissent maintenant limpides :oops:

Il me semble que ce billet a véritablement sa place sur ce second blog consacré au spectre autistique ❗

Il présente ce que peut ressentir un aspie en situation de stress, lorsqu’il se sent submergé par une multitude de signaux qu’il reçoit comme anxiogènes & déroutants.
Quelles sont les  pensées les plus profondes & les plus brutes qui traversent son esprit à ce moment-là ? Quelles émotions vit-il intérieurement ?

Je tiens aussi à partager ce billet pour illustrer combien les préjugés sur le spectre autistique sont en désaccord avec la réalité. Contrairement aux idées reçues qui voudraient qu’une personne avec autisme soit froide & ne ressente rien, une situation on ne peut plus banale pour la majorité des gens peut entraîner un authentique tsunami émotionnel chez quelqu’un présentant un TSA  :cry:

Le contexte était celui-ci : alors que je me suis organisée de manière à toujours aller faire mes courses dans des conditions les moins pénibles pour moi (c’est à dire dès l’ouverture des grandes surfaces, de façon à réduire le plus possible la fréquentation du magasin lorsque je dois y être, les bruits, l’agitation générale) ; exceptionnellement j’ai dû m’y rendre un samedi après-midi…

 

Le temps passe. J’ai aujourd’hui 31 ans, mais je suis au fond toujours la même que celle que j’étais par le passé :oops:

Je me souviens des séances de courses au supermarché lorsque j’avais 16 ou 17 ans, avec ma mère. Elles prenaient bien souvent la forme d’un supplice pour moi.

Je me souviens de mon regard sur ces gens que l’on croisait immanquablement les jours de forte affluence, regard que j’estimais sévère & intransigeant.
Regard que je condamnais moi-même avec force, comme une réponse silencieuse à un double imperceptible & insaisissable.
Intérieurement tiraillée entre des sentiments sombres au contact de ces gens qui me déplaisaient au plus haut point, & un mécanisme empathique qui me culpabilisait de ressentir “ça” & d’avoir un avis tellement tranché sur des gens que je ne faisais que croiser, & dont finalement je ne savais rien.

Je les ressentais pourtant grossiers, laids & vulgaires ces gens. Ils étaient repoussants à mes yeux. Et ce sentiment de non-appartenance à l’espèce humaine qui m’entourait était renforcée par une hyperesthésie extrêmement gênante :roll:

La lumière très blanche des grandes surfaces & le bruit perpétuel, venant de toutes parts, m’agressaient profondément. Je me sentais très rapidement vaciller, suffoquer. Trop de monde, trop de bruit, trop d’éclairage, trop de tout & une sensation de voir fondre sur moi des 10aines de mains qui voudraient me toucher, m’agripper.

Évoluer pendant 45 minutes parmi cette masse relevait véritablement du tour de force à cette époque :fbho:

Aujourd’hui, samedi 21 août 2010, je devais aller faire des courses. Des années ont passées depuis ces souvenirs de jeunesse, & néanmoins j’ai pu me rendre compte que rien n’avait véritablement changé en moi sur ce plan-là.
La “ménagère de moins de 50 ans” ( :P  ) que je suis n’est en rien différente de l’adolescente solitaire que j’étais.

J’ai ressenti le même malaise cet après-midi, parmi cette foule compacte & particulièrement crasse qui se bousculait & se pressait pour remplir son chariot plus que de raison.

Avec la même force, j’ai eu un besoin irrépressible de déserter le magasin au plus vite, quitte à devoir y abandonner mon panier. Fuir à tout prix cette fange qu’en temps ordinaire je ne croise jamais, m’arrangeant à toujours faire les courses très tôt le matin pour éviter la confrontation douloureuse.

C’était inattendu. Comme un boomerang qui me serait revenu en pleine tête après avoir suivi une grande courbe dans le temps, une courbe si grande que toute trace avait disparue en surface.

Je n’avais plus éprouvé ces sentiments depuis des années, tout au moins jamais aussi intensément :?  Je sais aujourd’hui qui je suis & pourquoi & en quoi je suis “différente”. J’ai donc un regard tout autre sur cette difficulté à être parmi des gens qui représentent pour moi un degré très peu avancé de l’évolution.
Et ce que je percevais à l’époque comme étant à mettre sur le compte d’une adolescence difficile & triste, est en fait le produit de ma personnalité. Celle-là même façonnée par le surdouement, & aussi peut-être par le SA !? Pour en avoir le cœur net je vais encore devoir patienter quelques mois… Mais les questions sont soulevées, les hypothèses avancées.

Comment expliquer ma souffrance immense face à ces gens sans raffinement, méprisant, qui rabrouent leurs enfants sans ménagement, voire qui parfois les violentent.
Je déteste leur méchanceté que je ressens viscéralement. Je la perçois avec une telle profondeur qu’elle me bouleverse & me donne l’impression de perdre pied, de me noyer.
J’ai beaucoup de mal à supporter les scènes du genre, & je souffre par procuration dans ces moments-là, en ayant la sensation d’être à la place de ces enfants victimes de rustres (& qui n’auront peut-être pas d’autre perspective plus tard que de devenir eux aussi des rustres, calquant leur comportement sur ce qu’ils ont connu & subi).
Mon empathie extrême va systématiquement vers ces enfants & croise au même instant la répugnance radicale que j’éprouve envers leurs parents. Émotion complexe & troublante  :oops:

Je n’arrive plus à m’extraire de ces idées, je croule littéralement sous l’avalanche de pensées & de sensations particulièrement désagréables, oppressantes.

Je me sens envahie, étouffée, absolument submergée par ces gens, cette agitation qui incarnent finalement tout ce que j’exècre au plus profond de moi.
Ce n’est pas simple à dire (à écrire :!:  ) sans être incomprise, paraître prétentieuse ou pédante. Je ne sais d’ailleurs pas comment ce billet sera interprété par les lecteurs du blog !?

Je l’écris & nous verrons bien…

Je devrais être indifférente, je devrais parvenir à ne pas prêter attention à eux, ou à focaliser mon attention sur ma liste, ou encore sur les gens “normaux” qui ne m’inspirent pas ce dégoût… faire comme si je portais des œillères !!!
D’autant que le monde n’est pas peuplé QUE de personnes de ce genre. Je devrais par conséquent pouvoir faire abstraction de ces quelques énergumènes au profit de tous ceux qui sont plus neutres pour moi. Mais je n’y arrive pas ! Pire : en réalité, c’est tout à fait l’inverse  :fbhum:

Je m’écroule sous le poids de leur présence autour de moi & je ne vois plus qu’eux. Je note tout, je vois tous les détails de leur repoussante image & je ne parviens pas à maitriser tout ça.
Ils envahissent mon esprit & mon espace vital.

Pourtant, eux semblent ne pas me remarquer plus que ça. Ils n’ont en tous cas aucun scrupule à être “eux”. Ils n’affichent aucune pudeur, aucune gêne (& s’ils en ont… qu’est-ce que ça doit être en privé ! Vu leur comportement en public, je n’ose imaginer…).
J’ai dans ces moments-là l’impression d’avoir été propulsée chez les Groseille, je n’ai pourtant rien d’une Le Quesnoy !

Pour en revenir à mes courses cet après-midi, j’ai donc choisi d’abréger mon calvaire, qui pourtant n’était pas encore tout à fait arrivé à son terme…
En quittant le parking du magasin, cerise sur le gâteau, la voiture (franchement pourrie !) qui me précédait s’arrête à un “cédez le passage” & son conducteur en profite alors pour balancer une canette (de bière !? vue la couleur, ça n’était pas du Coca ! Mais peu importe, c’était une canette !!!) par la fenêtre  :fbgreen:
Il l’a jetée à terre, sans plus de considération que ça.

Argh !!! & amer constat pour moi en me rendant à l’évidence : tellement de gens & si peu dont je peux me sentir proche :(

 

 

💡 Ce texte a été intégré par la suite à mon témoignage, “Asperger & fière de l’être. Voyage au cœur d’un autisme pas comme les autres“, le premier livre en France  (paru en 2017) écrit par une femme autiste sans participation de coauteur.

Un regard unique sur le combo syndrome d’Asperger / haut potentiel intellectuel , préfacé par le Dr Laurie-Anne Sapey-Triomphe & postfacé par le Pr Laurent Mottron ❤️

 

 

 

 

 

:finger:  quelques billets complémentaires pour mieux comprendre le syndrome d’Asperger :

 


❄ Le traditionnel billet d’idées
cadeaux de Noël 2019 / 2020 est en ligne ❄

 

 

✏ Et pour aller au-delà du blog, je suis également l’auteure de deux autres ouvrages, eux aussi parus aux éditions Eyrolles :

– “Les Tribulations d’un petit zèbre. Épisodes de vie d’une famille à haut potentiel intellectuel” paru en juillet 2016, préfacé par Arielle Adda & le Dr Gabriel Wahl :)

– “L’Enfant atypique. Hyperactif, haut potentiel, Dys, Asperger… faire de sa différence une force“, paru en 2018 dans la collection très particulière (& en quadrichromie ;) ) “Parents au top:^^:

          
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A propos Alexandra Reynaud

Twice Exceptional 【aspie HPI】&【synesthète】, diagnostiquée à 32 ans ◦˚ஐ˚◦ Ex-blogueuse & conférencière • Auteure aux éditions Eyrolles
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9 réponses à Que ressent un aspie en situation de stress ?

  1. stéphanie dit :
    Non je vous rassure, vous n’êtes pas seule…
    C’est les larmes aux yeux :cry: que je viens de finir de lire votre billet, billet que j’aurai pu écrire mots pour mots ! C’est absolument incroyable d’être sur la même longeur d’ondes avec quelqu’un à ce point ! D’autant plus que c’est tellement rare … que ça en devient forcément émouvant !
    Bon ! 3 ans après avoir découvert ma douance grâce à mon zébrillon, je suis sérieusement en train de me poser la question de l’apie-girl ?!? Manquait plus que ça !!! :fbhum:
    Sachez que je comprends au plus haut point ce mélange de sentiments, d’émotions… véritable tourbillon qui nous plonge tantot dans la colère, l’exécration, la culpabilité, l’empathie, la frustration, l’impuissance, la tristesse…
    Faire les courses, aller au cinéma, aller dans les fêtes foraines sont de véritables challenges pour moi et à ce jour toujours le même constat amer… et beaucoup de plumes laissées… à chaque fois… même si j’essaie de “canaliser”, de fermer mes “capteurs” ou “récepteurs”, de prendre du recul, de lâcher-prise… bref vous connaissez sans doute tous ces concepts…
    Je me pose souvent la question : “Est-ce le prix à payer pour cette hyper-lucidité, cette hyper-sensibilité, et tous les autres hyper-…. ???” Le coût me semble parfois très élevé mais paradoxalement je ne voudrais pour rien au monde échanger mes hypers contre des hypo car c’est grâce à ces traits de ma personnalité que je suis touchée par la beauté du monde, que je suis capable de pleurer devant un signe de tendresse d’un très vieux couple ou en écoutant une musique et qu’un simple texte ou une simple phrase sont capables de me régénérer et me faire soulever des montagnes, me transcender… :love: C’est cette façon si particulière d’être au monde qui me semble être un cadeau magnifique, et qui a permis à l’humanité d’évoluer au fil de l’Histoire (pardonnez-moi cette expression qui pourrait être très mal interprétée et enlevez toute dimension prétentieuse – j’espère que vous saurez me comprendre)… Je veux parler de tous ces grands penseurs, artistes, philisophoses, écrivains, visionnaires en tout genre qui ont porté un regard différent sur le monde, qui ont éclairé par leur pensée parfois divergente, qui ont su faire changer d’angle de vue …
    Ce qui pour conclure et par association d’idées me fait rebondir sur 2 phrases très connues et qui m’ont accompagnée depuis toute jeune … comme des lignes de conduite à tenir, comme des phares en pleine nuit et qui aujourd’hui à la lecture de ce que je suis réellement, m’éclairent encore plus :
    “soyez le changement que vous souhaiteriez voir dans le monde”
    “ne fais pas autrui ce que tu ne voudrais pas qu’il te fasse”
    ou pour résumer avec humour et lucidité ma situation : “être le saumon qui remonte la rivière” ou faire comme Billy dans midnight express qui marche à contre courant des autres détenus pour ne pas devenir fou… :fb;):
    Car l’essentiel pour moi est d’incarner mes pensées, mes croyances, mes valeurs, mes aspirations, c’est viscéral et vital…
    Au plaisir de vous lire à nouveau, mon alter-E-go.
    • Sophie dit :
      Tellement de bien de vous lire, les larmes aux yeux pour tout dire ! Mon fils est en phase de se faire diagnostiquer SA (6 ans) et je découvre moi même en parallèle toute l’amplitude de ma “bizarrerie” et de mon “hyper émotivité” aux gens et au monde. Je n’ai pas encore entamé la reconnaissance medicale d’un HP ou SA, la route est encore longue. Heureusement pour moi l’Art m’a permis de tenir jusque là (43 ans :) alors quelques années de plus…
      J’ai tout de même bon espoir de parachever mon introspection même si j’ai bien compris que la France à un retard certain en ce domaine.
      Dans tous les cas vous lire toutes (les aspies) me fait un bien fou car je m’excuse chaque jour un peu plus mon rapport aux gens (qu’on a toujours mis sur le compte d’une timidité maladive), mon perfectionnisme, mon trop plein de créativité et ma toute relative froideur (en surface). Je suivrai vos articles avec un plaisir non dissimulé :)
  2. sassie dit :
    Comme la précedente commentatrice, j’ai presque pleuré en lisant ce post; les émotions décrites sont à la virgule près celles ressenties lorsque je suis dans un grand magasin alimentaire.
    Je suis THQI mais pas Asperger, c’es pourquoi j’aurais tendance à penser que ces sensations proviennent de votre douance plus que de votre SA.
    J’avais un conjoint en cours de diagnostique SA, qui, lui adore faire les courses, il percoit cette activité comme un jeu, il aime l’abondance et la profusion des produits qui l’entourent sans limite de temps pour effectuer ses choix donc pas de stress lié au manque de temps ni de stress lié aux jugement externes quant aux choix effectués. Par ailleurs il a cette capacité à faire complétement abstraction de la masse populaire, sans aucune perception empathique du monde qui l’entoure.
    Voila, j’espere continuer à vous lire, car il y a peu, j’étais encore loin de penser que ces sensations ressenties dans un hypemarché étaient également dues à ma douance.
  3. Rajounet dit :
    je suis diagnostiquée HP depuis quelques mois. Je connais très bien votre blog des Tribulations, que je visite quasi quotidiennement (je suis maman d’un zèbre de 8 ans :like: ).

    Ma très forte sensibilité et la manière également très puissante dont je ressens les choses, m’ont conduit à me poser la question de l’autisme pour moi, plus précisément du SA.
    C’est ce qui m’amène ici, à lire cet article.

    Ce que vous avez vécu au supermarché, je le vis au travail. Je l’ai vécu à plusieurs reprises. Je capte énormément de choses, et les mauvaises intentions, le mauvais état d’esprit, l’agressivité à peine déguisée, me touchent de plein fouet et je ne parviens pas à détourner le regard. Je peux le faire avec ma raison, mais ça ne dure pas car le ressenti, malgré les protections que je mets en place, revient toujours me perturber.

    Et je ne sais pas me défendre, me protéger. Il m’est inconcevable d’agresser quelqu’un, d’être fourbe ou malintentionnée. Je ne peux pas, même si j’aimerais bien en être capable parfois. Car c’est parfois le seul moyen de se défendre.

    Je me reconnais mot pour mot dans ce passage :
    “Je devrais être indifférente, je devrais parvenir à ne pas prêter attention à eux, ou à focaliser mon attention sur ma liste, ou encore sur les gens “normaux” qui ne m’inspirent pas ce dégoût… faire comme si je portais des œillères !!!
    D’autant que le monde n’est pas peuplé QUE de personnes de ce genre. Je devrais par conséquent pouvoir faire abstraction de ces quelques énergumènes au profit de tous ceux qui sont plus neutres pour moi. Mais je n’y arrive pas ! Pire : en réalité, c’est tout à fait l’inverse :fbhum:

    Je m’écroule sous le poids de leur présence autour de moi & je ne vois plus qu’eux. Je note tout, je vois tous les détails de leur repoussante image & je ne parviens pas à maitriser tout ça.
    Ils envahissent mon esprit & mon espace vital.

    Pourtant, eux semblent ne pas me remarquer plus que ça. Ils n’ont en tous cas aucun scrupule à être “eux”. Ils n’affichent aucune pudeur, aucune gêne (& s’ils en ont… qu’est-ce que ça doit être en privé ! Vu leur comportement en public, je n’ose imaginer…).
    J’ai dans ces moments-là l’impression d’avoir été propulsée chez les Groseille, je n’ai pourtant rien d’une Le Quesnoy !”

    L’absence de clairvoyance est ce que j’ai le plus de mal à comprendre chez les autres, les gens normaux. Aucun recul sur eux-même, aucune vision longue-distance, aucune question.
    Je ne sais pas si c’est finalement une bonne chose, cette capacité à voir, ressentir ce que les autres ne peuvent percevoir. La clairvoyance, quand on est seule à en user, est lourde à porter.
    Ce genre de situations est insupportable pour moi, littéralement. Mais elles semblent tellement normales et acceptées comme telles par les autres. 8O

    J’ai compris qu’il y a certaines conditions, certains contextes, dans lesquels je ne suis pas capable de travailler. Ma première réaction a été de me “juger” inadaptée, associable, incapable, handicapée même car m’empêchant d’aller vers certains postes ou professions qui en soi sont très intéressants.
    Mais, finalement, j’essaie de me persuader que je suis ainsi “fabriquée” et que c’est à moi de trouver d’autres contextes plus cléments pour travailler et m’épanouir. Cette caractéristique ne remet pas tout en question (ce que je suis, mes idéaux, mes valeurs, mes projets), au contraire. Il s’agit juste d’une différence, comme il en existe tant.

    Il n’est pas aisé, pour une non-initiée comme moi, de faire la part des choses entre les fonctionnements qui proviennent du HP et ceux qui viennent d’ailleurs (dont le SA?). Mais, grâce à ce blog, j’ai de quoi m’aider à avancer dans ma recherche concernant le SA!

    Merci donc.

  4. Eliane dit :
    Je ressens exactement ce que vous ressentez dans les endroits bondés, mais votre avis me donne envie de crier. Personne n’est répugnant, j’ai l’impression de me retrouver dans le mépris de classe le plus total. “Sans raffinement”, non mais sérieusement. Mon problème à moi c’est que les gens me paraissent méchants et hostiles (donc effectivement quand ils crient sur leurs enfants c’est insupportable pour moi) et je suis extrêmement agacée quand ils font du bruit inutilement. Mais considérer les gens comme répugnants parce qu’ils ne sont pas raffinés, je trouve ça hyper méchant. Voire bien méprisant. Même pauvres, même “beaufs”, les personnes restent des personnes. Et qu’il vous soit insupportable de les côtoyer (comme ça l’est aussi pour moi) ne vous donne pas le droit de les décrire comme des animaux, ou de les juger. Que je sache, juger les gens n’est en rien une caractéristique d’Asperger.
  5. marcha dit :
    mon rêve… un magasin d’alimentation qui ouvrirait à 7 h du mat, où j’entrerais à 7h01, où je serais absolument seule, et qui s’achèverait par un passage en caisse automatique, c’est-à-dire sans devoir établir la moindre interaction avec qui que ce soit de la race humaine… :)
    Hélas ! c’est un rêve… Je vais donc continuer à faire de gros gros efforts épuisants car il faut bien que je nourrisse ma famille :(
    Bonnes courses à toutes les Aspergirls
  6. Florence dit :
    J’ai découvert votre site la semaine dernière suite à l’annonce de la neuropsy concernant mon fils de trois ans et demi. THQI et probablement Asperger, tout cela reste à préciser puisqu’il a été très peu compliant aux tests. Nous avons fait faire un bilan, car cela fait deux années de suite qu’à la même période, il hurle pour se rendre à la crèche puis à l’école, après y avoir couru pour s’y rendre. Comme c’est un enfant qui parle très bien, très perspicace, tout le monde nous a conseillés de le faire tester. Et aussi pour essayer de faire accepter à la maîtresse de le mettre chez les moyens grands et non petits moyens à la rentrée, sous le seul prétexte qu’il est d’octobre. Lorsque nous avons présenté notre fils à la psychologue, nous avons dit : ” il est hyper tout : hypermnesique, hyperacousique, hypersensible, hyper olfactif etc …. ” . Il faut savoir que vous compliquer le tableau, je suis moi même pedopsychiatrique, et que notre petit garçon est adopté.
    Je suis en fait rassurée de vous lire, car ce que vous dites est tout à fait que je perçois chez lui de la façon dont il perçoit les autres. Depuis toujours, il fait beaucoup d’efforts pour essayer de comprendre les êtres humains. Mais il en a peur, et se plaint toujours d’avoir été tapé par untel, bousculé par un autre, des qu’il est frôlé. A l’école, il est devenu “à peine moyen” pour se fondre dans la masse, et par dépit aussi je crois. Beaucoup d’autres personnes dans notre famille sont entre HTQI et Asperger, sans que les diagnostics aient été posés à noté connaissance.
    Merci en tous les cas pour votre site, il me fait le plus grand bien.
  7. Médiathèque Croix-rouge dit :
    La famille Groseille je la vois aussi partout en course Je me trouvais très prétentieuse de penser comme toi, mais puisque c’est vrai !
    Je ressens la même chose concernant le traitement des enfants, je suis souvent choquée de la manière dont on leur parle…

    Quand je fais les courses seule, je mets des écouteurs avec de la musique et je me focalise sur ma liste en n’allant que dans les rayons où j’ai besoin. Vite fait, bien fait.

  8. mariek dit :
    Je viens de lire cet article dans votre livre et cela me fait du bien de savoir que je ne suis pas la seule à détester le monde entier quand je fais des courses ou que je me promène dans un endroit bondé. Longtemps j’ai mis le mot “sociopathe” sur ce sentiment, avec ce qu’il sous-entend : serial-killer. Je suis suivie depuis un an par une psychologue spécialisée dans l’autisme (je ne lis pas votre livre par hasard) mais ce sentiment précis, j’avais besoin de le lire. Merci

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