Le Monde, avec le partenariat de l’AFP (pour Agence France-Presse), a publié hier un court article sur l’explosion du dénombrement d’enfant autistes aux États-Unis sur une année
Selon la dernière estimation des autorités sanitaires, rendue publique jeudi 27 mars, 1 enfant sur 68 est autiste aux Etats-Unis, un chiffre qui a augmenté de 30 % par rapport à 2012.
Il y a deux ans, 1 enfant sur 88 souffrait de troubles du spectre autistique (TSA), rappelle le rapport des Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC). L’estimation de jeudi fait état de 14,7 enfants de 8 ans atteints de ce syndrome pour 1 000 enfants, précisent les CDC.
CINQ FOIS PLUS FRÉQUENT CHEZ LES GARÇONS
La répartition géographique du nombre d’enfants autistes est irrégulière, allant de 1 enfant sur 175 en Alabama (sud), à 1 sur 45 dans le New Jersey (nord-est). Ces chiffres continuent à montrer que l’autisme est près de cinq fois plus fréquent chez les garçons que chez les filles, avec 1 garçon sur 42, contre 1 fille sur 189. Il y a également plus d’enfants blancs que d’enfants noirs ou hispaniques atteints d’autisme, dit le rapport des CDC.
Les capacités intellectuelles sont très variables parmi ces enfants, allant d’un handicap lourd à une intelligence moyenne et au-delà. L’étude montre que la proportion d’enfants autistes avec un quotient intellectuel plus élevé augmente.
LA DÉTECTION PRÉCOCE FAIT LA DIFFÉRENCE
Ainsi, près de 50 % des jeunes autistes ont un quotient intellectuel moyen (85) ou au-dessus. Ils n’étaient que 30 % il y a dix ans. Le rapport révèle aussi que la plupart des enfants autistes sont diagnostiqués après l’âge de 4 ans, et ce malgré le fait que ce syndrome peut être détecté dès 2 ans.
« Nous devons faire davantage pour diagnostiquer les enfants plus tôt », a souligné Dr Coleen Boyle, directrice du Centre national des défauts de naissance et des handicaps du développement des CDC. « Une détection précoce de l’autisme est l’outil le plus efficace dont nous disposons actuellement pour faire une différence dans la vie de ces enfants », a-t-elle insisté.
L’ARTICLE est à RETROUVER par ici !
Non pas que je conteste ces chiffres, ils sont probablement réels, mais j’avoue que chaque article de ce type me laisse perplexe
Essentiellement pour la raison suivante : le continuum autistique (je préfère parler de « continuum » ou encore de « spectre » autistique que d’ « autisme ». Car il n’y a pas « un » autisme, mais des formes extrêmement variées de ces troubles & une grande diversité de profils ). Je disais donc, le continuum autistique est de plus en plus (& de mieux en mieux !) connu.
Ses troubles sont donc, en toute logique, repérés de manière plus efficace, avec une perte de temps qui se réduit au fur & à mesure que les spécialistes maîtrisent mieux la chose.
Là où il y a 10 ans les parents d’enfant avec autisme se perdaient pendant de longues années dans une errance diagnostique douloureuse & parfois dramatique pour l’enfant & sa famille, aujourd’hui ce flottement est sans aucun doute réduit. L’identification des troubles du spectre autistique est plus rapide, plus efficace.
Compte-tenu des particularités liées aux connaissances & aux diagnostics liés aux TSA, ces chiffres ont-ils un sens ? (celui que l’on veut bien leur accorder en tous cas, à savoir « il y a une progression constante dans les populations présentant un TSA » !??)
Autre point, qui là, concerne les adultes (ceux avec syndrome d’Asperger ou autisme dit de haut niveau) : la plupart s’ignore encore aujourd’hui
S’il y a une demande accrue depuis 2/3 ans de bilans-diagnostic chez ces adultes, c’est tout simplement car les générations d’avant les années 90 ne pouvaient pas être repérés en tant que tels. Pour la simple raison que le SA n’était pas connu ni reconnu
Ce qui ne signifie pas que ces adultes ne présentaient pas le SA, dans leur enfance, leur adolescence ou leur vie adulte, seulement qu’on passait à côté d’eux faute de connaissances suffisantes dans ce domaine.
Aujourd’hui encore, combien de médecins généralistes, combien de psychologues, combien de psychiatres ont une idée extrêmement restreinte, pour ne pas dire réductrice, de ce que devrait être le SA, selon l’idée qu’ils s’en font ?
De fait, les statistiques concernant Asperger sont extrêmement floues. On trouvait dans la littérature scientifique d’il y a quelques années le chiffre de 0,3% de personnes touchées par le SA… en 2011 le chiffre était passé dans les données officielles au Royaume-Uni à 1,1%… en 2014 sur un site médical belge on annonce pourtant le chiffre de 0,25‰ (soit 2,5 personnes pour 10 000) pour ce TSA.
En France, le Comité consultatif national d’éthique a officiellement reconnu, le 06 décembre 2007 les chiffres de 350 000 à 600 000 autistes en France (presque du simple au double ! Pour la précision, on repassera ), soit nous dit-on entre 0,6 % & 1 % de la population. Mais quelle est la proportion exacte du syndrome d’Asperger dans ces données ? Mystère…
Voilà ce que l’on peut trouver sur le site américain « Interactive Autism Network » :
Toujours est-il que je trouve vraiment regrettable de ne pas trouver de chiffres clairs en France sur le syndrome d’Asperger diagnostiqué sur les enfants comme sur les adultes
Serait-ce possible de me communiquer les infos belges svp?
Merci d’avance.
Laurence
Il est tjs interessant de connaitre la proportion de personnes presentant chaquw type de TSA donc merci pour ton article.
Sinon j’aimerais savoir comment faire pour acceder à un diagnostique serieux du syndrome d’Asperger par de vrais specialistes. Je precise que je me reconnais dans la description de la maladie et que je constate que les psy n’y connaissent rien en France car le moen par exemple confond Asperger avec les autistes à la “Rain Man” et d’après lui je ne suis pas atteint du SA… Alors effectivement je ne bave pas en resolvant des equations differentielles au tableau par contre je me sens très proche et je comprends les blogs et temoignages d’Aspie .
Je te remercie par avance pour ton aide.
A bientôt,
Pascal.
La question de la proportion entre les personnes SA et typiques m’intrigue également, et je voudrais apporter quelques éléments pour essayer d’enlever aux statistiques citées leur caractère parfois un peu flou.
Ce qui est intéressant d’abord dans les statistiques de diagnostiques des Etats-Unis ci-dessus, c’est la variation entre le sud et le nord des Etats-Unis (1/175 dans l’Alabama, 1/45 dans le New Jersey) et le fait que Noirs et Latinos sont sous-représentés. Certains couches de la population seraient-ils moins touchés par le SA ? Je n’y crois pas, surtout puisqu’on trouve un phénomène semblable dans les statistiques du vote aux Etats-Unis : Il y a une corrélation entre absentéisme électoral et le niveau d’éducation ainsi que le niveau de vie. J’ai plutôt envie de penser que le SA est une variation génétique présente d’une manière homogène partout dans la population, et que la différence géographique s’explique partiellement par un manque de sensibilisation (éducation) et de moyens financiers (niveau de vie) pour effectuer un diagnostique chez les personnes vivant dans le sud des Etats-Unis. De plus, la proportion des Noirs et Latinos est plus forte dans le sud des Etats-Unis, ce qui accentue la déformation entre nord et sud dans les statistiques.
Autre phenomène intéressant : La proportion des enfants SA diagnostiqués augmente d’une manière importante d’année en année, les chiffres de 2014 étant 30% plus élevés que ceux de 2012. A mon avis, ceci n’est pas dû à une “épidémie” de SA. Dernièrement, il y a tout simplement plus de spécialistes capable de diagnostiquer un SA. La courbe de cette augmentation dans le chiffre des enfants SA diagnostiqués va sans doute s’aplatir dans les années à venir.
C’est cette courbe qu’il faudrait étudier pour arriver à une estimation raisonnée de la proportion des personnes SA dans la population totale. Il faudrait chercher et comparer la valeur sur laquelle les taux de “répérage” des SA chez les enfants vont se stabiliser dans les années à venir. Et il faudrait comparer les statistiques de différents pays pour voir si les résultats collent. Je crois que nous allons voir une valeur projetée qui sera encore un peu plus élévée que les valeurs les plus élevées que nous voyons récemment aux Etats-Unis, comme 1/45 dans le New Jersey. A mon avis, la proportion de SA dans la population totale devrait se situer un peu au-delà de 2,22%.
Pour corroborer ce chiffre, il faudrait des statistiques beaucoup plus détaillées, et quelqu’un qui sait calculer. Est-ce que quelqu’un entre vous possède davantage de matériel statistique? Je suis malheureusement un peu nul en math et incapable de faire les calculs moi-même. Est-ce que ça intéresse quelqu’un qui est fort en math de se pencher ensemble sur la question ?
Je suis adolescent et j’ai notamment remarqué, que vous n’avez pas formulé, que le ministère de la santé dénombre chaque année la probabilité du SA, en France, qui est d’environ 0,045% de la population (4,5 pour 10000).
Merci de me répondre,
Cordialement ,
toto87