[VIDÉO] “On démystifie le syndrome d’Asperger” (TVA.ca, janvier 2017)

L’émission québécoise “Deux filles le matin” a consacré un sujet, diffusé sur la chaîne TVA le 18 janvier dernier, au syndrome d’Asperger  :fb;):

Le but du duo Marie-Claude Barrette & Guylaine Tremblay était de démystifier cette forme d’autisme & dans cet objectif, voici les invités choisis :

  • le Pr Laurent Mottron, psychiatre & chercheur, grand spécialiste du continuum autistique
  • Louis T. (diagnostiqué l’été dernier, à 34 ans) qui a fait son coming-out autistique il y a quelques mois
  • Anne-Marie Lacharité (diagnostiquée l’automne dernier, elle aussi à 34 ans) dont je vous avais récemment parlé dans ce billet
  • la jeune Lauriane Gaul-Dorion accompagnée de sa mère Viviane Dorion, diagnostiquée à 9 ans

Une très chouette émission, informative mais tout en étant très agréable à suivre(ce que la France ne sait pas faire semble-t-il… :( ).
Donnant un regard juste & sincère sur le syndrome d’Asperger, raconté par 3 aspies & un expert qui les connait mieux que personne :love:

Voici quelques extraits des précisions lumineuses de Laurent Mottron, toujours aussi fascinant à écouter pour moi :

(à 12’50)
“L’entourage d’une personne Asperger peut faire énormément de choses pour qu’elle soit heureuse ou malheureuse. C’est pas très compliqué de rendre un Asperger malheureux, de rendre n’importe qui malheureux, mais je dirais particulièrement une personne Asperger. Et la qualité des parents dans ces cas-là, & de l’entourage scolaire… c’est absolument majeur ! Le harcèlement scolaire reste le problème principal de “causes” de problèmes “pseudo-psychiatriques” pour les enfants Asperger.”

(à 17’40)
“En même temps il y a quelque chose que nous on voit souvent, c’est l’absence de gêne, qui peut paraître paradoxale. Et beaucoup d’Asperger peuvent faire du théâtre, beaucoup plus facilement qu’ils ont des rapports inter-personnels. Et aussi souvent les difficultés sociales des Asperger ne viennent pas de ce qu’il parlent peu mais au contraire de ce qu’ils parlent beaucoup beaucoup beaucoup, sur leur objet d’intérêt où là ils sont inépuisables.”

(à 25’20)
“On a souvent l’impression que les personnes autistes – c’est un cliché – elles ne connaîtraient pas l’ennui, ce qui est en fait tout à fait faux. À l’intérieur de leur domaine d’intérêt, il faut que ce soit riche & renouvelé. Mais par contre ils sont souvent capables d’une espèce de densité, à l’intérieur de leur domaine, qui dépasse c’qu’un neurotypique peut faire.”

(à 31’54 – en réponse à “Vrai ou faux que les Asperger sont surdoués”)
“Alors ça c’est tout à fait faux. […] Ce vers quoi on arrive au niveau scientifique […] c’est que probablement dans l’autisme (celui qui n’est pas associé à des conditions neurologiques particulières – on va oublier celui-là qui est comme une autre sorte d’autisme), moi j’en arrive à penser qu’ils ont juste la même courbe de distribution de l’intelligence que les personnes typiques. Vous avez des autistes nonos* et puis vous avez des autistes qui sont surdoués. Ce qui est par contre vrai, c’est que quand une personne autiste est surdouée (par hasard), ça donne une drôle de façon d’être surdoué. Ce qui est encore plus compliqué, c’est que la très très grande intelligence chez des personnes pas autistes peut ressembler aussi à des aspects autistes. Donc quand on arrive, la grande  intelligence autiste puis la grande intelligence pas autiste,  il y a des choses qui se ressemblent. […] Avoir un QI de 140, c’est compliqué à vivre, qu’on soit autiste ou non. Mais quand on a un QI de 140 & qu’on est autiste, ça donne une espèce d’intelligence qui va chercher des trucs dans les coins que les autres trouvent pas & ça donne vraiment des intelligences fécondes extraordinairement intéressantes, mais aussi parfois extraordinairement malheureuses. Mais il est possible que l’intelligence soit un facteur de malheur par ailleurs.”
* nono = mot québécois pour benêt / neuneu / pas futé 

(à 35’44)
“Un peu de mesure, que toutes les personnes qui écoutent l’émission ne s’autodiagnostiquent pas parce qu’ils ont certaines particularités. Ça reste un diagnostic d’expert, quand c’est nuancé comme ça ! Tout le monde peut diagnostiquer un Asperger quand c’est un tableau clair, mais quand on arrive à : des femmes + adultes + intelligentes, ou des hommes après 40 ans, là plus on s’éloigne du tableau classique, plus il faut de l’expertise je dirais.”

Ces questions sont au centre de mon prochain livre consacré au SA (avec ou sans (T)HPI) : “Asperger & fière de l’être. Voyage au cœur d’un autisme pas comme les autres.” Il paraîtra mi-mars, aux éditions Eyrolles & le Pr Mottron m’a fait l’immense honneur d’en être l’un des préfaciers  :love:

Cliquez sur la couverture pour ouvrir
les détails d’ “Asperger & fière de l’être”

L’émission dure un peu plus de 44 minutes & n’était en ligne que pour les internautes au Canada. Je vous l’ai enregistrée :)

La voici à (re)visionner :

  :finger: le Pr Laurent Mottron est l’auteur de ces 2 livres de référence dans le monde de l’autisme, parus aux éditions Mardaga :like: :

        
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A propos Alexandra Reynaud

Twice Exceptional 【aspie HPI】&【synesthète】, diagnostiquée à 32 ans ◦˚ஐ˚◦ Ex-blogueuse & conférencière • Auteure aux éditions Eyrolles
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3 réponses à [VIDÉO] “On démystifie le syndrome d’Asperger” (TVA.ca, janvier 2017)

  1. Patricia pinel dit :
    Très, , très, ,très, intéressant ! Et très troublant ! Je trouve que la frontière aspie, hp est décidément très fine.
    • castel alainpaul dit :
      Les conséquences sociales sont quand à elles plus que visibles !! les parents dont je fais parti sont comme les poilus de 14…. au front. les généraux dissertent et désertent
      les réalités sociales.
      harcèlement :like: scolaire , chômage solitude , dépression etc etc

      pour paraphraser Hugo Horiot : se plaindre ne sert à rien

  2. Severine dit :
    J’avais déjà vu cette émission intéressante mais je vient de finir le livre “Asperger et fière de l’être”. Je l’ai dévoré ! Merci Alexandra Reynaud! Il est agréable à lire, attachant et très riche en informations. On aimerait qu’il y en ait une suite! :-)
    Séverine

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