L’agent spécial Holden Ford, un authentique personnage aspie dans la série MindHunter

C’est samedi (& pour certains, c’est même les vacances  :fblol: ) alors on se détend !

Il y a un peu moins d’un mois, je postais ce billet sur mon autre blog : “Young Sheldon, The Good Doctor, Will Hunting… Les génies & surdoués du cinéma & des séries”  ;)

Parmi ces références, deux séries annoncées avec grand fracas, comportant chacune un personnage à la fois aspie & surdoué :

– “Young Sheldon“, le spin-off de “The Big Bang Theory

– “The Good Doctor“, par le créateur de “Dr House” (qui décidément aime beaucoup l’hôpital  :fb^^: )

La première, Young Sheldon, m’a laissée perplexe tant j’ai trouvé ça mauvais & laborieux  :?:

A ce jour seul le pilote a été diffusé sur CBS. Le reste de la saison démarrera à partir du 02 novembre…

Mais ce premier épisode laisse augurer d’une série plutôt médiocre & dépourvue d’humour (en tous cas, on est VRAIMENT très très loin de celui de TBBT, particulièrement bien calibré !)  :o

J’ai trouvé l’acteur principal, Iain Armitage, aussi peu convaincant (& peu sympathique) que Jim Parsons (le Sheldon Cooper adulte, de TBBT) est touchant & fin  :pff:

Et comble du n’importe quoi à mes yeux, le personnage de Mary Cooper, incarné par l’actrice Zoe Perry, ne ressemble pas une seconde à la Mary Cooper que l’on connait bien dans TBBT, jouée par l’excellente Laurie Metcalf ?!

C’est une texane haute en couleur qui est très marquante à chacune de ses apparitions dans la série d’origine.

On ne retrouve pas du tout, dans le spin-off, ce qui a fait toute la consistance du personnage. Or c’est, avec le Sheldon Cooper enfant, LE personnage sur lequel repose clairement la série  :down:

Bref, à mon sens, c’est raté.
J’ai été TRÈS déçue par cet épisode & pour être tout à fait franche, je serais bien en peine de lui trouver une seule qualité  :fbcry:

Il me semble que ça ne rend pas du tout hommage au Dr Sheldon Cooper d’origine, que nous aimons & suivons, à la maison, depuis des années & qui vient d’entamer une 11ème saison.

Et je suis même surprise qu’une saison 1 intégrale ait été signée pour ce spin-off, après la prise de température du pilote !??  :fbhugh:

 

Du côté de la deuxième, The Good Doctor, bah… c’est (forcément !) mieux  :P

(si j’étais méchante, je dirais qu’il est difficile de faire pire que ce Young Sheldon…  :fbblue: )

Mais sans m’avoir du tout chavirée  :go:

Certes, il y a des choses intéressantes distillées sur l’autisme, & d’ailleurs, à mesure que l’on avance dans la saison 1 (au moment où je tape ces lignes, on a pu en voir 4 épisodes) il semble que le personnage s’affine (enfin !)  :!:

J’ai trouvé que l’image renvoyée du syndrome d’Asperger était de moins en moins stéréotypée, ce qui est évidemment un bon point  :like:

Parce qu’au début, on partait quand même d’un pilote plutôt cliché. Non content d’être autiste, notre héros est atteint du syndrome savant… histoire de s’assurer que cela capte suffisamment l’attention du téléspectateur lambda.

Et même si le Dr Aaron Glassman (joué par Richard Schiff), chef du San Jose St. Bonaventure Hospital & protecteur de notre protagoniste, souligne dès l’épisode 1 qu’il n’est pas “Rain Man“, on a quand même un peu (beaucoup…) l’ombre de Raymond Babbitt qui plane sur notre écran  :(

Le Dr Shaun Murphy, interprété par l’acteur Freddie Highmore (que vous avez pu voir enfant dans “Charlie & la chocolaterie“, dans “Les chroniques de Spiderwick” ou encore dans “Arthur & les Minimoys” ; ou adulte dans “Bates Motel“) est donc jeune chirurgien.

A noter qu’en France on nous dit qu’il est aspie, alors qu’aux US on parle simplement d’autisme (& il est précisé dans l’épisode 1, “de haut niveau de fonctionnement…”). Nevermind, le syndrome d’Asperger EST de l’autisme  ;)

L’incarnation du personnage est selon moi vraiment très réussie, & je dirais que c’est même plus ça qui fait tout l’intérêt de la série – jusqu’à présent – que le scénario au sens strict  :table:

Je trouve lourds & particulièrement poussifs les flash-back réguliers (& bien trop nombreux à mon goût) pour “expliquer” (ahem…) les particularités du personnage. Cela manque assurément de légèreté, de fluidité… & je dois dire que l’aspect larmoyant de ces séquences m’a assez vite horripilée  :roll:

Petit précision : la série (américaine) n’est pas une création originale, mais une adaptation d’un programme sud-coréen de 2013 (qui s’appelait… “Good Doctor“)  :fbho:

De plus, les intrigues & TOUS les autres personnages sont relativement plats & fades. On est bien loin du panache des premières saisons de House, l’humour n’est pas fou (pour reprendre une expression de mon zébr’aspie) & si Shaun Murphy est un adulte avec autisme très attachant, je me questionne néanmoins sur la viabilité d’un scénario aussi peu fouillé sur le moyen ou long terme  o.O

A moins d’un sursaut créatif, la série risque de devenir peu captivante.

Se reposer seulement sur l’excellent Freddie Highmore me semble risqué & un poil foutage de gueule vis à vis du public.

Enfin, pour ma part, je n’accroche pas plus que cela, & trouve bien regrettable qu’il n’y ait pas de véritable trame qui porte le projet  :hum:

 

Et là, arrive LE gros coup de cœur de cet automne 2017  :love:

MindHunter“, voilà ce qu j’appelle une série digne de ce nom ! :roll:

Il s’agit d’une création Netflix, produite par le cinéaste David Fincher (qui avait déjà trempé dans “House of Cards”  :up: ).

Et autant vous dire que j’ai A-DO-RÉ ces 10 épisodes grandioses !!!  :round:

Le synopsis :

En 1977, alors que le profilage n’a pas encore été inventé, Holden Ford, un agent du FBI timide mais brillant et passionné, s’associe à son collègue, Bill Tench, afin de percer les mystères de la psychologie des tueurs en série. Bill et Holden enchainent alors les interviews officieuses pour tenter d’établir une « méthode » qui pourrait servir à appréhender de futurs serial killers avant que ceux-ci ne sévissent.

Attention, spoilers…

C’est une série magistrale, à l’ambiance & aux décors fabuleusement vintage & sombres. Dans la lignée – parmi les programmes les plus récents – de la saison 1 de “True Detective” (j’ai bien écrit la première hein… parce que la saison 2 était aussi ratée que la première était superbe !), de “Rectify” ou encore de “The night of“.

Elle détonne au milieu des séries gentillettes & creuses comme The Good Doctor & tant d’autres  :-)

Tout est impeccable : la trame est géniale, pour ne pas dire millimétrée. Les personnages (absolument TOUS les personnages) sont magnifiquement travaillés, complexes & bien incarnés. C’est un véritable petit bijou  :fblove

Mais au delà ce ça (qui en soi doit vous inciter à découvrir la série, si ça n’est pas déjà fait  :^^: ), ce qui m’a beaucoup intéressée c’est le profil hors norme de l’un des héros.

L’agent spécial Holden Ford, formidablement joué par l’acteur Jonathan Groff (aux faux airs d’Emmanuel Macron), est un authentique personnage aspie  :)

Subtil mais assurément Asperger, dans le moindre de ses faits & gestes. Depuis sa tenue, toujours la même (y compris en dehors du travail), un costume choisi par son père & qui est comparé à celui d’un Mormon, jusqu’à son manque de compréhension du second degré, au grand désespoir de son collègue, l’agent spécial Bill Tench, joué par Holt McCallany.

On voit dans le premier épisode Holden vivre très seul, après le travail, dans un appartement neutre, dépouillé. Plus tard dans la saison, il indique n’utiliser toujours qu’un seul verre, celui qu’il lave. Deux autres verres prennent la poussière dans un placard de la cuisine sans jamais avoir la moindre utilité réelle.

Tout au long du déroulé des 10 épisodes, on est saisi par la personnalité atypique, impassible & déterminée de Holden Ford. L’épisode 5 est d’ailleurs un peu plus explicite ! Dans les scènes de trajet en voiture aux côtés du Dr Wendy Carr, docteure en psychologie (interprétée par Anna Torv), il y est question des caractéristiques des psychopathes…

Wendy Carr le pousse à revenir sur ce qu’il a pu ressentir, à décortiquer ses émotions & les lui faire comprendre (émotions qu’il ne reconnait pas spontanément, ce qui est inhérent à l’autisme) face à un suspect interrogé & qui versait toutes les larmes de son corps. Il lui dit être sans doute “insensible“, car il “voulait seulement qu’il arrête“.

Holden Ford montre dans cette scène qu’il analyse très justement l’homme interrogé, sans être détourné de son objectif par le fait qu’il soit en train de “pleurnicher comme un bébé“. Wendy Carr lui conseille d’ailleurs de continuer à “faire confiance à son instinct”  :fbnerd:

Face à sa petite amie, Debbie Mitford (jouée par Hannah Gross) il reconnait son “incontinence verbale” (qui touche la plupart des personnes avec syndrome d’Asperger), & elle regrette qu’il ne tende l’oreille à ce qu’elle dit que lorsque cela touche ses intérêts restreints que sont le profilage (qu’il invente, avec Bill) & les rencontres avec ceux qu’ils appelleront les serial killers.

Rien n’est dit, tout est suggéré  :round:

Le mot autisme n’apparaît absolument jamais, mais il est brille continuellement en transparence, délicatement mais sûrement.

Par exemple Bill a adopté, avec son épouse Nancy, un petit garçon dénommé Brian. Il a 6 ans & il est manifestement autiste & mutique. Dans l’épisode 6, Holden le rencontre lors d’un dîner chez Nancy & Bill… & va directement s’asseoir par terre à côté de l’enfant qui construit une tour avec des éléments en bois, au lieu de s’installer comme tout adulte sur un fauteuil. Et il lui dit “Je jouais aussi à ça quand j’étais petit“. Holden se reconnait de toute évidence dans cet enfant qui n’arrive pas à communiquer avec ses parents & ne leur manifeste pas d’affection visible.

Toujours dans ce 6ème épisode Holden avoue à Wendy, qui se trouve de nouveau en tête-à-tête en voiture avec lui : “J’étais très perturbé par tous ces voyages que l’on faisait pour notre tournée de formation“.

S’en suit l’échange suivant :

Wendy : “Est-ce que papoter te permet de réduire ton anxiété ?

Holden : “Je suppose

Wendy : “OK

Holden a une façon d’aborder les sciences comportementales & criminelles unique & révolutionnaire. Il sort instinctivement des sentiers battus & crée ce qui n’existait pas encore en ce temps-là.

Mais il voit mal dans le jeu de ses collègues. Il est franc, vraiment franc & honnête, & ne comprend pas qu’il est le seul à l’être vraiment. Au départ il est aidé, Bill rattrape même ses maladresses & le duo avance au même rythme.

Puis Holden prend le dessus. Il est un travailleur acharné, il vit pour ce qu’il fait, là où Bill a une famille & semble plus à distance, & bien plus affecté par ceux qu’ils côtoient.

Holden Ford est un électron libre, mais ne détecte pas le filet qui va se rabattre sur lui. Il se fait piéger, trahi une première fois, & n’arrive pas à voir venir le nouveau souci, cette fois déclenché par un conseil de Bill…

Il ne vendra d’ailleurs pas la mèche, quand des comptes lui sont demandés. Loyal envers quelqu’un qui ne l’est pas avec lui.

C’est un très beau personnage autiste Asperger, tout en nuances :heart:

Je terminerai sur cette citation du Dr Carr, qui résume à elle seule la prouesse de cette série qui vaut vraiment la peine d’être regardée attentivement :

Penser que tout est noir ou blanc risque de vous déstabiliser quand il s’agira d’évaluer nos sujets. Nos devons explorer les zones grises.

 

MISE à JOUR du 23 octobre 2017 : j’ai eu quelques lecteurs qui ont souligné, par MP & sur FaceBook que la rencontre entre Debbie & Holden, dans un bar bondé & bruyant n’était pour eux pas crédible de la part d’un personnage autiste… fuyant en théorie tout ce que représente ce type d’endroits.

Pour ma part, j’ai envisagé cette scène très différemment. Je ne l’analyse pas du tout de cette manière…

Voilà ce que j’ai répondu à cette remarque sur la page FB des Tribulations d’une Aspergirl  :fbangle: :

Je connais des aspies fans de cosplay qui supportent pendant plusieurs jours des salons plein à craquer, dans un bruit assourdissant  :evil: Pareil pour les fans de jeux vidéo…

Là, Holden est dans ce bar non pour “socialiser“, mais pour parler au conférencier qui parle de son intérêt restreint. Le reste (le bruit, la foule) n’existe pas. Puis la fille arrive.
Il n’est pas allé la chercher  :up:

Elle lui parle en premier. Et il répond, avec sincérité être étonné de sa tenue.

Je pense que la scène n’aurait pas été crédible s’il avait cherché la présence de quelqu’un, la rencontre amoureuse. Mais ici, ce n’est pas le cas.

 

:finger:  si le livre MindHunter vous tente, de John Douglas & Mark Olshaker (les 2 vrais agents du FBI à l’origine du profilage), aux éditions Michel Lafon :


Cliquez sur la couverture pour
ouvrir les détails de MindHunter


   :finger:  voici quelques articles du blog qui vous aideront à comprendre de quoi il s’agit lorsqu’on parle de syndrome d’Asperger, cette forme particulière d’autisme :

Shutdown & meltdown autistiques, quand le besoin de repli sur soi se fait pressant

Avant, j’étais là ! Le syndrome d’Asperger faisait déjà partie de moi 

Chacun fait, fait, fait … c’qu’il lui plaît, plaît, plaît !

Dis-moi de quelle couleur tu es, je te dirai si tu es aspie…

Petites & grandes obsessions d’une Aspergirl

Comment obtenir un diagnostic de syndrome d’Asperger en France ?

Adrian Monk, authentique portrait d’un adulte touché par le syndrome d’Asperger


:finger:   & sur mon second blog, le SA doublé d’un haut potentiel intellectuel :

– “Peut-on être à la fois surdoué & touché par le syndrome d’Asperger ?

– “Rencontre avec Alexandra Reynaud : « Je suis Haut Potentiel & Asperger » (Marie-France, novembre 2016)

– “Coming-out intellectuel… faut-il parler de son surdouement ?

– “Rencontre avec Alexandra Reynaud, par Juliette Loiseau (Radio Notre Dame, avril 2017)

– “[VIDÉO] Tout savoir en une minute sur le syndrome d’Asperger (LCI, mars 2017)

– “« Je ne suis pas autiste » : moi, je le suis, Monsieur Fillon. Et ce n’est pas une tare (Le plus de L’Obs, mars 2017)

– “Avoir un enfant surdoué, avec Alexandra Reynaud (France Bleu, octobre 2016)


Je suis également l’auteure de ces livres, parus aux éditions Eyrolles :

– “Les Tribulations d’un Petit Zèbre. Épisodes de vie d’une famille à haut potentiel intellectuel“, sur la douance

– “Asperger & fière de l’être. Voyage au cœur d’un autisme pas comme les autres“, sur le syndrome d’Asperger & le combo Haut Potentiel / Asperger

          
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A propos Alexandra Reynaud

Twice Exceptional 【aspie HPI】&【synesthète】, diagnostiquée à 32 ans ◦˚ஐ˚◦ Ex-blogueuse & conférencière • Auteure aux éditions Eyrolles
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7 réponses à L’agent spécial Holden Ford, un authentique personnage aspie dans la série MindHunter

  1. June dit :
    Je suis psy, et moi je n’ai vraiment pas le sentiment qu’Holden soit Asperger. Au fur et à mesure des épisodes, il présente surtout des traits psychopathiques.
    Il a une grande confiance en lui et une aisance sociale, mais associé à une faible expressivité émotionnelle. Il possède aussi d’excellentes capacités de manipulation, ce qui est très difficile pour des personnes aspergers : les personnes aspergers ont des difficultés pour se représenter les pensées et les émotions des autres, donc ils vont rarement adopter des comportements de manipulation alors qu’Holden est particulièrement doué là-dedans (de la même manière qu’ils ne vont pas mentir ou jouer un rôle, contrairement à Holden).
    Autre trait psychopathique, Holden démontre de plus en plus une absence d’empathie au fil de la série, et il finit même par présenter des caractéristiques narcissiques.
    Bref, pas très cohérent avec un profil Asperger. La série cherche plutôt à nous faire comprendre qu’Holden ressemble progressivement aux tueurs qu’il rencontre.
    L’aisance sociale, le manque d’expressivité émotionnelle et d’empathie, la manipulation, le fait de réussir à jouer des rôles en s’adaptant à ce que l’interlocuteur a besoin d’entendre, la tendance au narcissisme… Ce ne sont vraiment, vraiment pas des traits aspergers mais psychopathiques. Et cela est d’ailleurs bien plus cohérent avec l’objectif de la série.
    Enfin attention, bien sûr ça reste mon point de vue :) Je ne connais pas les intentions des réalisateurs, donc je ne peux rien affirmer.
    • Bonjour :)

      Je crois que vous faites erreur sur bien des points à propos de vos certitudes quant aux “personnes aspergers” ;)
      Les idées reçues sont difficiles à abandonner…

      Alexandra

    • eddy hagnere dit :
      Je suis plutôt d’accord avec vous sur certains points. Il se perd dans les méandres de ses propres contradictions. Il se découvre de nombreux points communs avec les tueurs et c’est d’ailleurs pour ça qu’ils lui témoignent de la sympathie. Bon, c’est vrai aussi qu’on ne lui reconnait aucune hypersensibililté sensorielle, à moins que j’ai loupé quelque chose?
      Là où je suis moins d’accord avec vous et donc plus d’accord avec Alexandra, c’est qu’il a quand même pas mal de traits aspies:
      Le fait qu’il arrive aussi bien à entrer dans la tête des tueurs, c’est qu’il a une grande capacité d’adaptation. Les aspies développent cette capacité à s’adapter à n’importe qui lors de leur vie en imitant les autres, en renvoyant l’image de leur interlocuteur en miroir. Ils parviennent à se travestir pour s’adapter aux autres. C’est le fameux caméléon social. Je ne pense pas qu’il soit psychopathe mais je pense plutôt qu’il perd le contrôle desa personnalité tellement il s’investit dans son enquête. Il la vit.
      Et puis, cette tendance à reprendre les gens, à avoir un langage verbeux, à être obsédé par un sujet d’intérêt, à être socialement aveugle et à ne pas voir quand les gens le manipulent. Il est aussi très naîf socialement et complètement immature émotionnellement parlant. Sa copine le voit d’emblée et le domine voire le manipule avec son charme très facilement. C’est quelqu’un de très honnête et intègre qui a une fâcheuse tendance à se regarder le nombril mais qui s’intéresse aux autres à sa manière même si c’est très maladroit. Enfin, cette dérive vers la psychopathie ressemble plus à ce qu’on appelle chez les aspergers, l’élaboration d’un faux-self social. Il est comme absorbé par son environnement et il finit par perdre son vrai-self et se faire happer par l’objet de son intérêt restreint.
      Enfin le manque d’empathie, c’est le trait de caractère le plus difficile à analyser. Les aspies ne manque pas d’empathie affective mais ont une empathie cognitive immature. Du coup, ça coince un peu avec le personnage qui semble plus avoir très peu d’empathie tout court. Evidemment, là, ça penche plus vers le profil du psychopathe mais après tout, on ne connait pas assez le personnage pour présumer de ceci. Peut-être n’est-ce qu’un effet scénaristique destiné à tromper le spectateur?
    • eddy hagnere dit :
      Et puis ce que vous prenez pour du narcissisme, n’en est pas pour moi. C’est plus un égocentrisme typique de l’autisme. Il est très auto-centré mais ne s’admire pas lui même au point d’apparaitre comme narcissique. Je le sais car c’est une méprise que l’on fait lorsqu’on croit me connaitre. Je suis beaucoup dans le “moi-je” et je parle beaucoup de mes expériences, pourtant je ne m’aime pas plus que ça et je n’ai pas vraiment confiance en moi. Si vous voulez mon avis, les personnes asperger sont très auto-centré et voit le monde en se mettant au centre de celui-ci. Nous avons du mal à nous décentrer. C’est pour ça que le personnage de la série, qui n’y parvient pas non plus, finit par s’identifier aux tueurs pour mieux les comprendre. C’est le seul moyen pour un aspie car nousavons du mal à nous mettre à la place de l’autre. C’est juste une question de point de vue mais pas de narcissisme selon moi.
  2. Benesti dit :
    Bonjour, effectivement la série américaine est un peu “édulcorée” c’est le moins qu’on puisse dire, faut aller voir la série coréenne pour voir vraiment la réalité (je me demande si l’acteur n’est pas vraiment autiste car il joue vraiment super bien)… On voit les crises de paniques, les sentiments (si si on a des sentiments….), les difficultés réelles… Bref y a un bel acteur sur la version américaine… Mais je trouve que c’est trop superficiel… Pour ça les asiatiques ont moins de préjugés que nous, ou moins de pudeur….

    Sinon pour les remarques sur les aspi en général…. Je suis moi même haut niveau avec le syndrome du savant (enfin il parait car je ne trouve pas) en informatique, je réagi exactement comme lui.

    Pour les contacts extérieurs…. Je suis bizarre, j’adore les parcs d’attractions surtout Disneyland, dans ce cas le monde ne me dérange pas trop… Mais par contre j’ai horreur de la foule en ville et aller faire les courses me demande un tel effort que j’arrive du supermarché j’ai mal au crane… Du coup je privilégie les supermarchés de proximité et aux heures creuses….

    Après j’ai quitté les forums aspi car mes idées n’étaient pas les mêmes… J’en ai même parler avec mon psy et divers aspi, j’ai même voulu repasser les évaluations (chose qui m’a été refusée). Après une bonne discussion, une remise en question, une dépression due à ça, j’ai rebondi et j’ai accepté enfin d’écouter et d’accepter… Mais j’avoue que la fréquentation des forums spécialisés a été plutôt néfaste pour moi et j’ai décidé après cet incident de ne plus fréquenter ce milieu qui est pourtant le mien tout en étant différent….

    Amitiés

    Lionel

  3. Claire dit :
    Pas de femmes autistes dans les séries?
    Merci pour l’article détaillé!
  4. Pouppy dit :
    Je vis avec un aspi et je trouve votre raisonnement totalement faux sur Holden Ford. Il est bien plus représentatif d’un désir que ce personnage soit aspi que d’une réelle personnalité d’asperger.

    Les aspis ont de réelles difficultés à cerner les émotions d’autrui et à ce mettre à la place de l’autre alors que Ford est en réalité entrain d’apprendre à le faire car cela le passionne.
    Les aspis bien qu’il y est autant de forme que de personne ayant ce symptôme n’ont pas les facultés de manipulations très poussées dont Ford fait preuve, ainsi que son adaptabilité de plus en plus aiguisé aux personnalités qu’il a en face de lui.

    La série montre surtout un homme cloîtré dans une routine dont il n’arrive pas à çe défaire pour montrer comment il va progressivement évoluer jusqu’à comprendre la psychopathie des criminels qu’il interroge.

    Il est aisé de dire que les clichés ont la vie dure et je suis la première à défendre et vouloir faire connaître ce symptôme. D’excellents exemples commencent à émerger dans la fiction.
    Mais ici vous confondez le parcours d’un « type lambda » qui devient exprès en psychopathie (jusqu’a avoir peur de lui même) et un personnage asperger parce qu’il porte les mêmes vêtements etc…absolument pas représentatif des aspergers de manière générale.

    C’est vous qui véhiculez de fausses idées

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