Carnet d’un imposteur

Carnet d'un imposteurJ’avais adoré le premier livre d’Hugo Horiot, L’Empereur, c’est moi, paru en mars 2013 aux éditions L’Iconoclaste :!:

Je m’étais énormément retrouvée dans les ressentis d’enfance & d’adolescence de cet homme, autiste, devenu insoupçonnable à l’âge adulte.

Ce qu’il contait, je l’avais vécu & ressenti. Son regard sur le monde qui l’entourait alors faisait terriblement écho en moi.

Nos chemins étaient pourtant très différents, nos personnalités aussi. Mais j’ai été bousculée par son écriture, que je sentais dans l’urgence (je n’ai su qu’après qu’il avait écrit ces pages en moins d’un mois, avec l’impérieux besoin de les extérioriser après avoir enfoui tout ça au fond de lui).


Cliquez sur la couverture pour ouvrir
les détails de “L’Empereur, c’est moi”

Dans ce livre, il ne prononçait pourtant jamais – pas une seule fois – le mot “autisme“. Seul le bandeau ajouté sur le livre par l’éditeur indiquait de qu’il s’agissait bien d’un récit sur “une enfance en autisme“.

Ainsi que sur la 4ème de couverture, mention faite de “l’enfant autiste Asperger” qu’il était.

Carnet d'un imposteurDans le nouvel ouvrage d’Hugo Horiot, Carnet d’un imposteur, qui vient de paraître le 21 septembre 2016 (toujours chez L’Iconoclaste), c’est l’inverse  :(

L’autisme y est beaucoup mis en avant, pleinement assumé, revendiqué & défendu comme Hugo Horiot l’a régulièrement fait depuis plus de 3 ans, lorsqu’il avait la parole dans les médias :up:

Mais l’axe est différent.

La présentation de l’éditeur : 

Quand Hugo était petit, enfermé dans son autisme, il ne voulait pas être un enfant et détestait les autres.

Aujourd’hui le voici adulte. La comédie est devenue son métier et son échappatoire. Derrière un masque, il dissimule tous les personnages qu’il porte en lui.

De son écriture brute, parsemée de flashs foudroyants, Hugo Horiot se raconte, embrassant le drame et le rire : son enfance qui ne passe pas, le père qu’il est devenu, émerveillé et maladroit, le théâtre social où il cherche son rôle, ses amours brèves et passionnelles, ses rêves aux antipodes.

Carnet d’un imposteur est habité par une puissante rage de vivre où chacun retrouvera l’écho de sa propre quête.

L’écriture est toujours aussi brute, directe, sans détour. Et là encore, j’ai beaucoup aimé ce bouquin qui est très franc, très dépouillé.

Plus court que le précédent, Carnet d’un imposteur est composé de petites chroniques à des époques choisies, à la manières de flash,  parsemant la vie du comédien. Son enfance, encore, sa transformation, sa jeunesse & l’écriture du premier livre, mais aussi le volet “privé & amoureux” de sa vie.

Car on découvre dans cet opus un Hugo Horiot grand amoureux, à tous âges. Il fait une place très importante dans ce récit à ses aventures avec les femmes.

Je passe le plus clair de mon temps au bar et le plus possible dans le ventre des femmes.

On sent que celles qui l’entourent sont très importantes pour lui. Ces femmes qui défilent tout au long du livre, qui jalonnent sa vie, m’ont donné le sentiment de le porter, de le faire cheminer, chacune à sa manière  ;)


Cliquez pour ouvrir “Le Petit Prince cannibale”,
livre publié par la Françoise Lefèvre, mère
d’Hugo Horiot, prix Goncourt des lycéens en 1990″

C’est aussi ce qui contribue à laisser l’ouvrage à distance de moi, cette fois-ci. L’Empereur me touchait intimement dans les émotions, sans considération de qui (homme ou femme) l’avait écrit.

Carnet d’un imposteur n’a plus du tout cette résonance. Je l’ai lu & apprécié comme un témoignage lambda. Ecrit avec une très belle plume, mais sans plus de lien avec mon propre vécu ou mes ressentis. Comme on observe la vie d’un autre, très différent de soi.

Mais n’était-ce pas la meilleure preuve qu’Hugo Horiot est devenu un auteur à part entière, paradoxalement débarrassé du titre “un autiste s’exprime” ?

Voici le replay de l’émission Mille & une vies, diffusée sur France 2 le 22 septembre dernier :

A propos Alexandra Reynaud

Twice Exceptional 【aspie HPI】&【synesthète】, diagnostiquée à 32 ans ◦˚ஐ˚◦ Ex-blogueuse & conférencière • Auteure aux éditions Eyrolles
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2 réponses à Carnet d’un imposteur

  1. Dominique dit :
    Quel bel entretien! Je me réjouis de lire les livres de Hugo Horiot. Et surtout aussi, chapeau à Françoise Lefèvre, qui n’a jamais baissé les bras… Suivons nos intuitions ;-)
  2. Louineau Michèle dit :
    Grâce à Psychologie magazine, j’ai découvert “L’empereur c’est moi” de Hugo Horiot,immediatement commandé à mon libraire.Et en me renseignant sur Internet,pour “Le journal d’un imposteur” je tombe sur cette interview de Frédéric Lopez, merci à lui et à Hugo Horiot.

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